Les plus petits villages du Trégor se trouvent isolés et parfois mis de côté. L’accès aux infrastructures est réduit et les bus sont absents. Au fil des années, les écoles ont fermé, favorisant la perte de dynamisme.

Les grandes agglomérations sont des centres d’activités et de décisions politiques majeurs. Face à elles, les petits villages ont tendance à être effacés. Loin des villes et des infrastructures publiques, les petites communes du Trégor sont parfois oubliées du territoire. En 2016, 5% de la population du département des Côtes-d’Armor habitait dans des communes de moins de 500 habitants. Un petit pourcentage qui concerne 5 489 personnes dans le Trégor, réparties sur 17 communes. Et si on s’intéressait à ces petits villages ?

Tréduder, Montallot, Plouzélambre, Berhet, Coatascorn et Troguéry sont les six plus petites communes de la communauté d’agglomération de Lannion-Trégor Communauté (LTC). En 2016, entre 159 et 269 habitants y vivaient. Zoom sur les caractéristiques de ces communes.

Un accès restreint

Sur la carte, leur isolement est bien visible. Loin des services publics, et très peu desservies par les transports en commun, la voiture y est indispensable pour se déplacer. Le trajet peut être long. Les habitants de Coatascorn ont vingt-cinq minutes de route pour aller à l’hôpital et ceux de Berhet doivent prévoir vingt minutes de trajet pour aller à la gare la plus proche. Vous pouvez retrouver ci-dessous la cartographie des plus petites communes du Trégor et leur accès aux services publics. N’hésitez pas à zoomer pour voir les villes et à regarder la légende sur la mention « à propos » en bas de la carte. 

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La fermeture des écoles et des commerces de proximité poussent les habitants à se rapprocher des villes.

Une perte de dynamisme

Le manque d’accès renferme ces communes sur elles-mêmes. Souvent, elles perdent leur dynamisme. Fermeture des écoles, de commerces de proximité et d’infrastructures publiques leur font davantage de tort. Les enfants doivent être scolarisés à des kilomètres ; impossible d’acheter une baguette de pain ou encore d’aller boire une bière au comptoir du café de sa commune.

 

Le manque d’infrastructures pousse les habitants à faire leurs emplettes ailleurs. Un cercle vicieux s’opère alors : les seuls commerces restants ont du mal à rentabiliser leur activité et rester sur pieds.

Sans-voix démocratiques

À travers les commerces, les villageois alimentent des liens sociaux. Ce sont des lieux d’échanges. Par manque d’accès et d’infrastructures, le cœur de vie d’une commune s’éteint à petit feu. Plus d’oreilles à qui parler, plus d’oreilles qui écoutent. Il reste aux villageois les instances démocratiques…. qui sont souvent peu prisées.

 

Isolés géographiquement, les habitants des villages ne se sentent parfois plus écoutés et ne semblent plus vouloir prendre la parole. Parfois, des initiatives naissent, de nouveaux lieux de sociabilité tentent de retrouver une place dans ces villages sans âme. À Mantallot, par exemple, une boulangerie a ouvert il y a deux ans… Le premier commerce à ouvrir dans ce village depuis plus de soixante ans.

Malika Barbot, Loréna Bordiec, Lena Guillaume, Laureline Pinjon

Crédit photo : Cassandre Leray