Isolement – Voix Offhttps://voixoff.infocomlannion.fr/Écouter ceux qu'on ne voit pasThu, 07 Mar 2019 16:11:36 +0000fr-FRhourly1https://wordpress.org/?v=5.5.3158445566 Bistrot : espèce en voie de disparitionhttps://voixoff.infocomlannion.fr/2019/03/07/bistrot-espece-en-voie-de-disparition/Thu, 07 Mar 2019 13:07:17 +0000https://voixoff.infocomlannion.fr/?p=753Dans le Trégor, le nombre de bar a été divisé par deux en seulement 20 ans. Derniers lieux de vie des villages, les bistrots mettent en place des solutions pour survivre.

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Les bistrots sont bien souvent les derniers lieux de vie de nos petits villages. Pourtant, beaucoup ferment leurs portes. Dans les plus petites communes du Trégor, le nombre de bars a été divisé par deux en seulement 20 ans. Les bistrotiers tentent de mettre en place des solutions pour garantir leur survie.

On y boit un verre, on s’y rencontre, on y discute. Les bars et les restaurants sont des piliers de vie. Souvent les derniers des petits villages. Cependant, l’âme de ces bistrots s’éteint à petit feu, beaucoup sont obligés de fermer définitivement leurs portes. Désertification des campagnes, manque d’accessibilité, normes trop sévères… Les raisons sont nombreuses.

 

"Café du Pays", label touristique breton
« Café de Pays », label touristique breton

En Bretagne, on comptait 7.000 débit de boissons en 1987. Selon l‘Insee, ce chiffre a été divisé par deux en 30 ans. De même, selon les données récoltées sur le site Siren.fr, dans les 18 communes de moins de 500 habitants du Trégor, le nombre de bars et/ou restaurants a été réduit de moitié. La fermeture de ces bistrots est un coup dur pour les petites communes. « On a connu le village avec deux restaurants et au moins quatre ou cinq bars. Aujourd’hui, il n’y a plus rien », déplore-t-on à la mairie de Kerbors. Dans ce village, le dernier bar a fermé il y a un an et demi. 

Se diversifier pour survivre

Aujourd’hui, nombreuses sont les communes qui sont devenues des villages dortoirs. On s’y installe pour les terrains peu chers, mais on ne s’intéresse pas à la vie du village. « S’ils veulent des activités, ils vont à Lannion ou Guingamp. Nous on tente d’en organiser mais il n’y a pas grand monde qui vient », expliquent Alain et Carine Kerharo, gérants du bar-restaurant Le Relais du Léguer à Trégrom. Ainsi, en France, le chiffre d’affaires des débits de boissons a diminué d’environ 14 % entre 2011 et 2015.

Statistique: Chiffre d'affaires du secteur des débits de boissons en France entre 2011 et 2015 (en millions d'euros) | Statista
Trouvez plus de statistiques sur Statista

Pour éviter de baisser leur rideau, les gérants de bars tentent de se diversifier. Dépôt de pain, épicerie, maison de la presse, vente d’enveloppes et de timbres, dépôt-vente… Tout est bon pour attirer les clients. « On a essayé de répondre aux demandes des habitants. On a testé plusieurs produits et on a attendu de voir ce qui marchait », indique Carine Kerharo. Une mission plus ou moins réussie. « Le problème, c’est que les gens ont pris l’habitude de faire leurs courses où ils travaillent, du coup, ils ne viennent pas. »

Au Relais du Léguer à Trégrom, Carine et Alain ont mis en place un "coin des occasions".
Au Relais du Léguer à Trégrom, Carine et Alain ont mis en place un « coin des occasions ».

À Pouldouran, le bar-tabac Le Bizien organise même des « trocs party ». Toute personne qui le souhaite peut apporter des vêtements qu’elle ne porte plus et les échanger contre les affaires d’autres participants. 

Les collectivités tentent d’aider les cafés

Afin de pallier à ce problème, mairies et communautés de communes ont investi. À Trégrom, par exemple, au Relais du Léguer, la mairie a racheté, en 2009, la licence IV, permettant aux commerces de vendre des boissons alcoolisées à consommer sur place. « Nous voulions relancer la vie. Le dernier commerce de la commune avait fermé en 2001 », déclare la secrétaire de mairie trégromoise. Les locaux, eux appartiennent à Lannion-Trégor Communauté. Avant, les habitants étaient obligés d’aller au Vieux-Marché, à 10 minutes, pour boire un verre.

Afin de soutenir les bistrotiers, qui reprennent des établissements, le distributeur France Boisson a mis en place un prix, en 2013, baptisé « Des cafés pour nos Régions ». Chaque année, cinq d’entre eux peuvent récolter un chèque de 10 000 euros. 

Les bistrots, seuls, ne font pas le poids face à l’isolement géographique. Ils ont besoin de l’aide des collectivités ou d’organismes pour survivre. 

Lena Guillaume
Crédit photos : Laureline Pinjon

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L’illectronisme, c’est grave docteur ?https://voixoff.infocomlannion.fr/2019/02/15/lillectronisme-cest-grave-docteur/https://voixoff.infocomlannion.fr/2019/02/15/lillectronisme-cest-grave-docteur/#commentsFri, 15 Feb 2019 11:25:43 +0000https://voixoff.infocomlannion.fr/?p=258Plus de 20% des Français ne seraient pas à l'aise avec le numérique. Face à l'illectronisme, chacun sa méthode pour se sortir de l'isolement.

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Plus de 20% des Français ne seraient pas à l’aise avec le numérique. Face au manque de maîtrise des outils informatiques, chacun sa méthode pour se sortir de l’isolement. 

En 2022, toutes les démarches administratives devraient être dématérialisées. C’est l’objectif du programme du gouvernement intitulé « Plan d’action 2022 ». Une difficulté supplémentaire pour les personnes ayant déjà du mal avec l’informatique.

Une fracture numérique importante

Équipements coûteux, manque de formation, de connexion ou encore désintérêt pour le digital. Les raisons expliquant la fracture numérique en France sont multiples. 

Une étude menée par l’institut CSA et le syndicat de la Presse Sociale en juin 2018 montre que 23% des Français ne sont pas à l’aise avec le numérique. Un pourcentage encore plus élevé pour les personnes de 70 ans ou plus. 57% de l’échantillon interrogé a affirmé ressentir des difficultés majeures avec le numérique. Le manque de connaissances et de compétences lors de l’exploitation d’outils numériques porte un nom : l’illectronisme

Vivre sans outils numériques, c’est possible

Jusqu’à l’année dernière, dans certaines zones de Pluzunet, l’accès à Internet était très compliqué. Pourtant, l’amélioration de la connexion n’a pas donné envie à tous les habitants de se précipiter vers le premier ordinateur venu. André Lefèvre, 80 ans, n’en a pas touché un seul depuis qu’il est à la retraite. Cela fait vingt ans. Ancien instituteur, ses rares usages du numérique se limitaient à la projection d’un diaporama. Dans la pièce centrale de la maison se trouvent beaucoup d’ouvrages avec des brochures d’articles coincées entre les pages. « Dès qu’il lit un article sur un auteur, il le découpe et le met dans un livre », explique sa femme, Annie, 65 ans. Une imprimante et un ordinateur trônent non loin de la table où est assis André. Lorsqu’il parle, il jette quelques coups d’œil furtifs aux machines.

« Chaque jour, j’écris deux ou trois lettres », raconte André, une carte dans une main et un stylo dans l’autre. Il les rédige sur les photos prises par sa femme, Annie. André les envoie à ses filles et ses amis. Celui que sa femme surnomme affectueusement « mon dinosaure » refuse catégoriquement d’utiliser Internet pour communiquer. Quant aux possibles messages reçus via Internet, ils doivent tous être convertis sur le papier.

La cohabitation est forcée. Lui n’estime pas avoir besoin du numérique au quotidien. Son crédo ? Avoir du temps. À ses yeux, les ordinateurs en font perdre. À la place, il lit. Le Monde, Le Télégramme, Libération… Bien loin du monde « formaté » d’Internet. Ce qui ne l’empêche pas de demander à sa femme lorsqu’il a besoin de certaines informations.

Seule Annie utilise l’ordinateur. Lorsqu’elle travaillait comme pharmacienne, elle devait déjà s’en servir. Aujourd’hui, elle s’est décidée à prendre des cours, dans l’objectif de maîtriser les logiciels de retouche pour ses photos.

Sortir de l’illectronisme, une volonté

Comme Annie, de nombreuses personnes décident de se tourner vers les formations au numérique. Si certains ne ressentent pas le besoin de maîtriser l’informatique, d’autres décident de mettre toutes les chances de leur côté pour sortir de l’isolement. De multiples associations proposent aujourd’hui des formations à l’utilisation des outils numériques, que ce soit pour communiquer avec des proches, suivre l’actualité, ou effectuer des démarches administratives. Dans le Trégor, l’association Promouvoir et Agir en Trégor Goëlo propose des cours chaque semaine. À Lannion comme à Pluzunet, les temps de formation sont un succès. Ouverts à tous, les cours de Pluzunet rassemblent plus de 90 personnes, dont une majorité de retraités. Yvon Grall, retraité de la Poste, est inscrit depuis octobre 2018. Pour lui, maîtriser le numérique est important. S’il dispose d’un ordinateur depuis quelques années, il reconnaît volontiers avoir des difficultés à se mettre à la page. « Ce n’est pas ma tasse de thé », sourit-il. 

Comme la dizaine d’autres retraités présents dans la salle, Yvon suit attentivement les consignes. Au fil du cours, les « élèves » se livrent sur leur adaptation au numérique. Lucienne Allain, 69 ans, a décidé de se former à l’informatique depuis que Pluzunet bénéficie d’une meilleure connexion Internet. « Avant on était en zone blanche, donc je n’avais pas besoin d’ordinateur. Nous n’avions pas Internet. » 

S’il est désormais plutôt aisé de trouver une formation au numérique, il est parfois plus difficile d’utiliser Internet à la maison. Véritable facteur de la fracture numérique, la connexion est bien souvent répartie de manière inégale. Sur le territoire de Lannion-Trégor Communauté, l’accès au haut-débit est loin d’être le même selon les communes. D’ici fin 2019, la plupart des zones prioritaires, comme Trégrom, devraient être équipées de la fibre optique. Les communes de Pluzunet, Ploubezre ou Vieux-Marché, ne seront pas raccordées avant 2023. 

 
 
Garance Diaconu, Nicolas Mayart et Léo Roussel
Crédit photos : Garance Diaconu et Léo Roussel
 
 
 

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Isolés, les petits villages du Trégor en perte de dynamismehttps://voixoff.infocomlannion.fr/2019/02/14/lecho-des-petits-villages-dans-le-tregor/Thu, 14 Feb 2019 10:12:44 +0000https://voixoff.infocomlannion.fr/?p=216Les plus petits villages du Trégor se trouvent isolés et parfois mis de côté. L’accès aux infrastructures est réduit et les bus sont absents. Au fil des années, les écoles ont fermé, favorisant la perte de dynamisme. Les grandes agglomérations sont des centres d’activités et de décisions politiques majeurs. Face

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Les plus petits villages du Trégor se trouvent isolés et parfois mis de côté. L’accès aux infrastructures est réduit et les bus sont absents. Au fil des années, les écoles ont fermé, favorisant la perte de dynamisme.

Les grandes agglomérations sont des centres d’activités et de décisions politiques majeurs. Face à elles, les petits villages ont tendance à être effacés. Loin des villes et des infrastructures publiques, les petites communes du Trégor sont parfois oubliées du territoire. En 2016, 5% de la population du département des Côtes-d’Armor habitait dans des communes de moins de 500 habitants. Un petit pourcentage qui concerne 5 489 personnes dans le Trégor, réparties sur 17 communes. Et si on s’intéressait à ces petits villages ?

Tréduder, Montallot, Plouzélambre, Berhet, Coatascorn et Troguéry sont les six plus petites communes de la communauté d’agglomération de Lannion-Trégor Communauté (LTC). En 2016, entre 159 et 269 habitants y vivaient. Zoom sur les caractéristiques de ces communes.

Un accès restreint

Sur la carte, leur isolement est bien visible. Loin des services publics, et très peu desservies par les transports en commun, la voiture y est indispensable pour se déplacer. Le trajet peut être long. Les habitants de Coatascorn ont vingt-cinq minutes de route pour aller à l’hôpital et ceux de Berhet doivent prévoir vingt minutes de trajet pour aller à la gare la plus proche. Vous pouvez retrouver ci-dessous la cartographie des plus petites communes du Trégor et leur accès aux services publics. N’hésitez pas à zoomer pour voir les villes et à regarder la légende sur la mention « à propos » en bas de la carte. 

Voir en plein écran

La fermeture des écoles et des commerces de proximité poussent les habitants à se rapprocher des villes.

Une perte de dynamisme

Le manque d’accès renferme ces communes sur elles-mêmes. Souvent, elles perdent leur dynamisme. Fermeture des écoles, de commerces de proximité et d’infrastructures publiques leur font davantage de tort. Les enfants doivent être scolarisés à des kilomètres ; impossible d’acheter une baguette de pain ou encore d’aller boire une bière au comptoir du café de sa commune.

 

Le manque d’infrastructures pousse les habitants à faire leurs emplettes ailleurs. Un cercle vicieux s’opère alors : les seuls commerces restants ont du mal à rentabiliser leur activité et rester sur pieds.

Sans-voix démocratiques

À travers les commerces, les villageois alimentent des liens sociaux. Ce sont des lieux d’échanges. Par manque d’accès et d’infrastructures, le cœur de vie d’une commune s’éteint à petit feu. Plus d’oreilles à qui parler, plus d’oreilles qui écoutent. Il reste aux villageois les instances démocratiques…. qui sont souvent peu prisées.

 

Isolés géographiquement, les habitants des villages ne se sentent parfois plus écoutés et ne semblent plus vouloir prendre la parole. Parfois, des initiatives naissent, de nouveaux lieux de sociabilité tentent de retrouver une place dans ces villages sans âme. À Mantallot, par exemple, une boulangerie a ouvert il y a deux ans… Le premier commerce à ouvrir dans ce village depuis plus de soixante ans.

Malika Barbot, Loréna Bordiec, Lena Guillaume, Laureline Pinjon

Crédit photo : Cassandre Leray

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