Depuis le mois de novembre, une frange de la population jusqu’alors passée sous silence s’est parée de jaune pour faire entendre sa voix. Si tous ne partagent pas nécessairement leurs revendications, ces manifestations sont le reflet d’un sentiment partagé par de nombreux Français et Françaises : l’absence de considération et d’écoute de leur parole. Déjà en 2014, 87% des habitants de l’Hexagone déclaraient, ne pas se sentir écoutés par les responsables politiques.

Malgré le mouvement des Gilets jaunes, tout le monde n’a pas pu faire entendre sa voix. Des difficultés d’exister dans l’espace public liées notamment au fonctionnement des médias. En sélectionnant les personnes légitimes ou non à s’exprimer dans leurs colonnes, ils participent à l’exclusion de certaines catégories de la population. Ce sont finalement les personnes favorisées dans leur aptitude à prendre la parole qui ont le monopole du discours médiatique. Ce manque de diversité engendre une reproduction des inégalités sociales déjà présentes dans le quotidien.

En tant qu’étudiantes et étudiants en journalisme, il nous semble essentiel de profiter de la liberté qui nous est donnée pour tenter de mettre en lumière les invisibles de l’espace public.

«Voix Off » est le fruit d’un mois d’enquêtes et de rencontres dans le Trégor, de Lannion à Mantallot en passant par Trégrom. Dans ce journal, nous avons tenu à donner directement la parole à ceux qui ne se sentent pas écoutés, parce que chacun a une histoire à raconter ou un message à transmettre.

La rédaction.